Le trajet Tana Andasibe - Congé solidaire avec Planète Urgence

Ce trajet, qui a tout de même pris une bonne partie du week end, méritait un billet à lui seul.

Je choisis de commencer par les points "négatifs", parce qu'au final, je suis restée sur une très bonne impression.

Tout d'abord, la qualité de la route, qui explique le fait de mettre 3h pour faire 140 km. Les nids de poule sont très fréquents. A certains endroits, il faut aller au pas pour les passer sans risquer d'y laisser un pneu. Il est donc fortement conseillé de connaitre la route par cœur pour pouvoir la prendre.

La RN2 est aussi une des artères économique du pays : elle permet de ravitailler Tana en produits importés et en pétrole depuis Tamatave mais aussi pour les produits produits à l'est de l'île (fruits particulièrement). Il y a donc beaucoup de poids lourds, qui roulent à vive allure sur cette route de montagne, mais aussi beaucoup de taxis brousse les "fadas" gasy de la route.

Des points de contrôles routiers sont présents tout au long de la route. Nous nous sommes faits arrêtés qu'une fois sur l'aller-retour, et uniquement le chauffeur. C'est impressionnant le nombre de papier qu'il a du montrer ! Pour autant, la pollution est bien présente car avec des bakchichs, on obtient facilement le passage du contrôle technique, qu'ils appellent des "contrôles techniques papier".

Beaucoup de personnes empruntent la route à pied, à vélo, en charrette... Pour autant, elle n'est pas très large, et il y a une certaine inconscience de la part des malgaches des dangers de la routes : enfants qui courent sur le côté, voiture qui roule au milieu, qui double n'importe comment et sans visibilité. Par contre, il y a aussi une entraide entre conducteurs : celui qui va se faire doubler indique quand c'est possible même si celui qui le suit n'a pas encore la visibilité.

Passé le côté "routier" de la route, le côté "marché". Sur le bord de la route, beaucoup d'étals et de vendeurs.De ce côté de l'île sont proposés : Briques de granit, beaucoup de fruits, beaucoup de fleurs en pot, du maïs, du miel, et sur la fin du trajet, du charbon de bois.

Enfin, le paysage... d'abord des rizières, puis de la forêt, des collines rouges, grises, des villages parsemés, des bananiers, des rivières, des cascades. Je met quelques photos mais elles ne reflètent qu'un petit bout. J'en prends plein les yeux. A un endroit, des gens se baignent tout habillés, la rivière est sacrée et ils reviennent d'un enterrement, ils doivent donc s'y laver entièrement. Des marchés le long de la route, la traversée de Moramanga, avec des cyclos pousse tous les 20m, les panneaux "prochaine banque dans 20km", les rizières, qui ont trois fonctions :

• cultiver le riz (jusqu'ici, tout va bien)
• récupérer la boue pour en faire les briques rouges (certains "fours" pour les sécher commencer à sortir du sol)
• y pécher les poissons : les hommes à la canne à pêche, les femmes avec les nasses.

Quelques photos pour conclure